Les services de la police judiciaire de Marrakech sont passés à l’action après la décision de la Cour de cassation confirmant les condamnations. En tête des interpellations, Abdellatif Abdouh, qui s’est finalement rendu aux autorités après plusieurs jours de disparition. D’autres figures de l’affaire ont été arrêtées à leur domicile, dont Mohamed H., ancien vice-maire, et Abdelaziz M., conseiller municipal.
Cette opération intervient après le rejet définitif de leur recours contre la condamnation prononcée par la chambre criminelle d’appel de la Cour d’appel de Marrakech, spécialisée dans les crimes financiers. L’affaire, qui remonte à plusieurs années, porte sur des accusations de détournement de fonds publics, corruption et falsification de documents.
L’Association marocaine pour la protection des biens publics a joué un rôle clé dans la mise en lumière de ce scandale. Son président, Mohamed El Ghalloussi, a salué un « signal fort » envoyé par la justice dans la lutte contre la corruption. Il estime que cette affaire témoigne d’une évolution des décisions judiciaires vers un renforcement de la dissuasion, aussi bien générale que spécifique.
Ce dossier, qui a marqué l’opinion publique, illustre les défis auxquels fait face la justice marocaine dans le traitement des affaires de corruption et de mauvaise gestion des deniers publics.
En 2020, la chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Marrakech avait condamné Abdellatif Abdouh à cinq ans de prison ferme et à une amende de 50.000 dirhams, assortie de la saisie de plusieurs biens immobiliers. Sept conseillers municipaux avaient écopé de trois ans de prison, tandis qu’un entrepreneur impliqué dans l’affaire a été condamné à deux ans.
La justice a ainsi validé des sanctions pour des faits de corruption, détournement de fonds et falsification de documents. Malgré cette sévérité, certains observateurs estiment que cette affaire n’est qu’un maillon d’un système plus vaste nécessitant des réformes plus profondes pour une lutte efficace contre l’impunité.